Pour Bellefleur, l'important est ce que l'on imagine. Il tient cela de sa découverte du Surréalisme et de ses recherches dans l'ésotérisme. Pour faire germer ses tableaux il utilise le hasard, tout en corrigeant certaines erreurs dûes à ce guide.
Il se forme grâce à l'étude des maîtres anciens en commençant par Rembrandt et Dürer pour le dessin. Puis peu à peu son univers s'ouvre aux maîtres de notre temps : Klee, Miro, Kandinsky ou Picasso. Pourtant pour lui tout ce que dit la peinture ne peut être visible, il la voile d'un mystère permettant un plus grand cheminement de la pensée. Le mystère est l'âme du tableau. Il chemine à travers l'inconnu en explorant les différentes facettes de l'être humain sans chercher la beauté, préférant se plonger au coeur de l'inconscient de l'homme.
Depuis 1954, il se consacre entièrement à l'art et réalise son rêve d'enfant : devenir peintre. Pourtant il ne suit pas le cursus classique et il entre à l'École Normale pour devenir instituteur. Il est donc autodidacte et fier de l'être. Il a rencontré Alfred Pellan et Albert Dumouchel qui l'aidèrent dans propre sa quête plastique . Pour lui la peinture est un complément indispensable à la vie comme l'est la poésie de : Reverdy, Lautréamont ou Rimbaud qu'il a lue et appréciée toute sa vie. Après une enfance bouleversée par la mort de sa mère, il découvre très tôt la peinture, ce qui lui permet d'échapper à un climat familial plutôt morose. En 1929, il obtient un diplôme lui permettant d'enseigner aux enfants de niveau primaire. Ce contact privilégié a pour effet de stimuler sa créativité et, indirectement, de lui faire découvrir le Surréalisme.
Sa première exposition a lieu en 1946 et, dès l'année suivante, il publie «Plaidoyer pour l'enfant». Sa carrière de professeur prend fin en 1954, année au cours de laquelle il déménage en France. Durant les nombreuses années passées sur le continent européen, il s'adonne à l'une de ses passions : l'ésotérisme.
De retour au Québec au cours des années 60, il atteint sa maturité artistique. Parmi les nombreuses reconnaissances que ce peintre se mérite, soulignons notamment sa nomination pour une bourse du Conseil des Arts du Canada, en 1958, ainsi que l'obtention du premier prix Paul-Emile-Borduas, en 1977. Une rétrospective de ses oeuvres est présentée en 1968, d'abord à Ottawa, puis à London et à Montréal. |