Jean-Paul Lemieux occupe une place unique dans le paysage pictural canadien. Né à Québec en 1904 son oeuvre picturale affiche un style puissant, introspectif et mystérieux, exempt de toute filiation avec les maîtres à penser alors en vogue en Europe et aux États-Unis. Dans un Québec enfermé dans le rigorisme catholique, il a su insuffler à ses personnages et paysages un vent de modernité.
C'est en 1923 que Jean Paul Lemieux peint son premier tableau à l'huile, les Chutes Montmorency; il a dix-neuf ans. De 1926 à 1929 il étudie avec Charles Maillard. Edwin Holgate, Maurice Felix et bien d'autres à l'École des beaux-arts de Montréal. En 1929 il séjourne en Europe et étudie «L'Art publicitaire» à l'Agence publicitaire Dorland à Paris. Dans la capitale parisienne, il rencontre Clarence A. Gagnon, alors occupé à la création des illustrations de Marie (Maria) Chapdeleine. Il revient à Montréal en 1930.
Les années suivantes, parallèlement à une carrière de professeur dans le domaine des beaux-arts, Lemieux affine sa technique. Sans développer un style qui pourrait le définir, il multiplie toutefois les expériences en matière picturale : Études de personnages, natures mortes, vues d'intérieur ou de fenêtre, paysages des plus variés. Mais cependant, une vocation se dessine. L'artiste commence à peindre la réalité socio-culturelle du Québec.
Tandis que les Borduas et les Pellan adoptent les formules de l'automatisme et de l'abstractionnisme, Lemieux, tout en restant figuratif, choisira le dépouillement des formes, la stylisation des êtres et des choses. En 1953 il remporte le Grand prix de peinture au Concours artistique de la Province de Québec.
À la fin de ces trois décades d'une production d'oeuvres déterminantes et de succès répétitifs, il réalise un ensemble de lithographies, pour La Petite poule d'eau, de Gabrielle Roy. Un tel travail semble résumer le génie du peintre aguerri par tant de recherches et de réalisations. Tous les thèmes qu'il a su privilégier jusqu'à maintenant, se retrouveront magnifiés, transfigurés par l'esprit qui anime l'oeuvre de la romancière québécoise.
Lorsqu'il s'éteint en 1990, il laisse derrière lui une carrière impressionnante couronnée de réussites et une production artistique majeure et importante pour le marché l'art canadien.
Ces oeuvres font parties de collections publiques canadiennes au Musée d'Art de Toronto, à la Galerie d'Art de l'Ontario à Toronto, à la Galerie d'Art de Toronto, à la Galerie d'Art d'Edmonton, à la galerie d'Art London à Toronto, au Musée des Beaux-Arts de Montréal, au Musée du Québec à Québec et à la Galerie Nationale d'Ottawa. |