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GODIN, Éric : 1964

Glisser la souris sur les oeuvres...

Qu'ils s'intéressent ou non aux arts visuels, les Québécois qui connaissent Éric Godin sont nombreux. Caricaturiste-éditorialiste au journal Voir pendant plus de dix ans, il a marqué par ses dessins grinçants et exceptionnellement justes et lucides notre imaginaire collectif - et notre réalité socio-politique - comme peu d'autres peuvent le revendiquer. Son association avec le réseau de télévision TVA - toujours comme caricaturistes - a aussi été déterminante dans la reconnaissance de son travail.

Ce que le public en général connaît moins, c'est son imposante feuille de route. Il a oeuvré et continue de le faire pour un nombre impressionnant de projets dans des domaines variés : affiches, livres, production télévisuelle, édition journalistique, enseignement… Bref, Éric Godin se nourrit littéralement de communication et de conception, sources intarissables d'inspiration. Peu importe l'activité créative qu'il occupe, il fait preuve d'un talent aussi naturel que immense. Et ce n'est pas fini, beaucoup d'autres projets sont à venir !

Éric Godin, le peintre, est moins connu du grand public, cette forme d'expression étant plus personnelle, plus intime. Qu'importe ! Éric Godin à toujours peint pour le plaisir. Et son plaisir et de toute évidence inépuisable. Sa peinture est à la fois proche et loin de son activité de dessinateur. Proche puisque les univers iconographiques de l'un et de l'autre sont voisins, l'artiste a recours à de larges lignes qui viennent cerner les formes de son sujet comme pour une bande dessinée. Seulement Godin traite la dimension graphique de son dessin en utilisant tous les aspects et particularités que lui offre la peinture. En conséquence, l'espace de la toile est dynamisé par des compositions complexes et des mises en scène étoffées qui, elles, n'ont rien à voir avec la bande dessinée.

En fait la peinture de Éric Godin évoque, par ses structures savantes, celle d'un Fernand Léger par exemple. Mais là s'arrête la comparaison. Le langage plastique de Godin établit ses propres codes et s'inscrit dans le courant, encore jeune, d'une peinture fortement influencée par les nouveaux médias, la menant vers des horizons nouveaux tout en gardant de précieux liens avec la tradition picturale.

(Extrait du livre La peinture au Québec depuis les années 1960 de Robert Bernier, pages 168 et 169.)

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