Les sculptures de Céline G. Lapointe donnent forme à la matière pour en faire surgir l'émotion. Sa production évolue entre l'expression contenue dans des corps à l'individualité puissante et le lyrisme abstrait de la nature.
L'artiste s'intéresse aux liens que tissent les êtres humains entre eux et à ceux qu'ils entretiennent avec leur environnement naturel et urbain.
Avec la pierre, les qualités expressives de l'exécution sont souvent rendues par l'opposition des textures. Une tension se crée entre les surfaces à l'aspect grenu et celles polies par une douce usure. Le traitement du grain est renforcé par la couleur particulière de chaque pierre. La beauté froide et insensible du marbre blanc, marquée de veines ou de taches, et la chaude transparence de l'onyx striée de brun contribuent à atteindre l'effet recherché.
L'artiste utilise principalement des pierres d'origine québécoise pour la réalisation de grands formats. Au calcaire de Saint-Marc-des-carrières succèdent le granit, moucheté et saumoné, et le marbre. De ces pierres surgissent des groupes de personnages semblant être à la recherche de réconfort mutuel. Des corps esseulés en émergent aussi comme perdus dans un désert intérieur. La forme ne retient que l'essentiel.
Le thème du rassemblement est également évident dans les sculptures de bronze ou d'aluminium. Des groupes apparaissent. Les représentations teintées à l'occasion de symbolisme, utilisent la fluidité des métaux coulés pour montrer les nouvelles réalités de la cellule familiale. Les personnages stylisés tels ceux des paternités ou des maternités, ne se veulent pas des portraits. Ils illustrent la remise en question de la famille qui existe maintenant sous de nouvelles configurations : Eclatée, recomposée, élargie. La famille demeure le milieu déterminant de l'identité humaine.
D'autres sculptures montrent l'humain en interaction avec son environnement. Des arbres, des falaises, des visages, des corps, mi-figuratifs, mi-abstraits s'entremêlent. Ces sculptures donnent au corps humain le relief d'un paysage pour montrer la symbiose existant entre l'individu et son milieu. Le métal exprime aussi la vision de la ville, lieu de rencontre, synonyme de multitude jusqu'à l'aberration. C'est le retour au point de départ, l'extrême solitude humaine. |
